Cela m’a pris plusieurs années pour conceptualiser, à partir de 2008, ce que j’ai nommé matière phygitale. Un terme ambigu qui semble combiner de la matière physique avec de la matière digitale. Mon travail repose sur cette matière. L’ingrédient premier est la captation d’une information, une trace laissée sur Internet à laquelle est associée une émotion réellement produite, dont le rayonnement électromagnétique est également capté à la surface baryonique d’une puce électronique. Cette puce, qui contient une information et l’émotion physique, est insérée dans la matière, donnant une dimension supplémentaire à l’œuvre. Une œuvre peut ainsi contenir de la colère réellement produite et intégrée dans la matière.